dimanche 6 septembre 2020
ICI Radio-Canada
Vous naviguez sur le nouveau siteAller au contenu principalAller au pied de pageAide à la navigation
Radio-Canada (Retour à l'accueil)
MENU
EN DIRECT
Ça date pas d'hier avec Catherine Lachaussée
Ça date pas d’hier vous invite à voyager dans le temps et les archives pour faire le pont entre l’actualité d’hier et d'aujourd'hui. Les enjeux ont-ils tant changé? À vous de le découvrir!
CATHERINE LACHAUSSÉE
Aussi passionnée que curieuse, Catherine Lachaussée a fait sa marque à la barre de nombreuses émissions de radio et de télévision à Radio-Canada avant de plonger avec enthousiasme dans ce nouveau projet web qui réunit deux de ses grandes passions : l’actualité et l’histoire.
Des élèves de 5ième année se pressent autour de la statue grandeur nature de René Lévesque, alors qu'on vient d'annoncer que la statue sera remplacée par une autre plus grande. Selon certains, la statue faisant 1 mètre 63, comme l'ex premi ministre, suscitait les préjugés à cause de sa petite taille.
Cinq monuments et statues qui ont eu la vie dure à Québec
Voici cinq monuments de Québec qui ont subi le désamour des citoyens.
Cinq monuments et statues qui ont eu la vie dure à Québec
Publié le samedi 5 septembre 2020 à 7 h 15
Des élèves de 5ième année se pressent autour de la statue grandeur nature de René Lévesque, alors qu'on vient d'annoncer que la statue sera remplacée par une autre plus grande. Selon certains, la statue faisant 1 mètre 63, comme l'ex premi ministre, suscitait les préjugés à cause de sa petite taille.
Des élèves de cinquième année jettent un coup d'oeil amusé à la statue «grandeur nature» de René Lévesque, devant le parlement de Québec, en 2001.
Que ce soit pour des raisons politiques, historiques ou simplement esthétiques, nos monuments et statues ont souvent eu la vie dure. La statue de John A. MacDonald, récemment décapitée à Montréal, en est une preuve récente. Voici cinq exemples, parfois rocambolesques, qui montrent que Québec n’échappe pas au phénomène!
UN TEXTE DE CATHERINE LACHAUSSÉE
Maurice Duplessis, en punition au fond d’un entrepôt
La saga entourant la statue de Maurice Duplessis fait sans doute partie des épisodes les plus divertissants de la politique québécoise. Le premier ministre vient à peine de mourir, en septembre 1959, quand son successeur, Paul Sauvé, fait voter les crédits pour élever une statue à sa mémoire. Elle est exécutée à Paris par Émile Brunet, qui relève le défi de travailler d’après photos. Mais quand elle est livrée par bateau, deux ans plus tard, le libéral Jean Lesage a pris le pouvoir et n’a aucune envie d’honorer son ancien adversaire.
Déposée à la porte du Musée de la province de Québec (l’actuel MNBAQ), la statue poireaute plusieurs mois dans la cour, sans sortir de sa caisse. Puis quelque part en 1962, elle disparaît, au grand dam des journalistes, qui continuent de chercher sa trace.
La statue de Maurice Duplessis pose fièrement au milieu d'un amoncellement d'objets saisis par la justice, dans l'entrepôt où elle vient de passer 10 ans à l'insu du grand-public. C'est la première fois qu'on peut enfin la voir.
Une rare photo de la statue de Duplessis dans un entrepôt du ministère de la Justice, au 54, rue Dorchester, alors qu'on la dévoile pour la première fois aux journalistes. Photo : Montreal Star
En 1973, à l’émission télévisée Appelez-moi Lise, le chat sort finalement du sac. Plus de 10 ans après les faits, un haut fonctionnaire confesse avoir caché la statue à la demande de Jean Lesage. Le premier ministre avait tenu à ce qu’on ne lui dise rien de l’endroit où elle se trouvait. La statue de Duplessis est retrouvée dans un entrepôt du Ministère de la Justice, sur la rue Dorchester, à Québec, entre deux machines à boules saisies par la police.
Même alors, Duplessis, associé à la grande noirceur, demeure un personnage contesté. En 1977, le maire de Sept-Îles refuse d’accueillir la statue, prétextant avoir peur des vandales. Le maire de Schefferville, où Duplessis a rendu l’âme, passe aussi son tour.
C’est finalement René Lévesque qui met fin à la saga, jugeant que la controverse a assez duré. Duplessis prend officiellement sa place devant l’Assemblée nationale le 9 septembre 1977. Lévesque est alors loin de se douter que, dans quelques années, c’est sa propre statue qui fera la manchette...
René Lévesque : un problème de taille
La statue originale de René Lévesque, dévoilée en grande pompe devant le parlement en 1999, est née d’une idée originale. Pour cet homme proche des gens, on avait opté pour une sculpture grandeur nature, sans socle.
Inutile de dire qu’au milieu des autres statues, toutes plus imposantes, celle de l'ancien premier ministre se distingue d’autant plus qu'il était de petite taille. Pendant plusieurs mois, la statue fait la joie des badauds, ravis de lui glisser un mégot de cigarette entre les doigts ou de se photographier en train de l’enlacer. Mais en 2001, certains jugent que l’ex-premier ministre mérite plus de respect.
Corinne Côté-Lévesque au moment de l'inauguration de la deuxième statue de René Lévesque dans sa version agrandie de plus de 2 mètres. Elle n'avait pas caché qu'elle préférait l'original.
La veuve de René Lévesque, Corinne Côté-Lévesque, plutôt songeuse devant la statue agrandie de son mari. Elle avait avoué préférer la version originale. Photo : La Presse canadienne/Clément Allard
Une nouvelle statue est commandée, faisant passer Lévesque de sa taille originale, 5 pieds 4 pouces (1,63 m) à plus de 8 pieds (2,46 m). Le changement fait jaser. Des médecins s’inquiètent même du message qu’on envoie aux jeunes : Faut-il mesurer 6 pieds pour compter? écrivent-ils dans une lettre publiée par La Presse, en plein débat sur l’utilisation des hormones de croissance sur les enfants.
La nouvelle statue ne fait pas l’unanimité, certains la jugeant difforme. Le sculpteur, Fabien Pagé, aura tenté tant bien que mal de reproduire l’oeuvre originale en plus grand. Quant à la petite statue, elle part se faire oublier dans un parc de New Carlisle, où le premier ministre a passé une partie de son enfance.
Un Dialogue avec l’histoire recadré
Inauguré en 1987, en même temps que la Place de Paris, le Dialogue avec l’histoire s’impose rapidement comme l’un des monuments les plus mal-aimés de Québec.
L'oeuvre « Dialogue avec l'histoire » avant sa démolition par la Ville de Québec.
L'oeuvre « Dialogue avec l'histoire » avant sa démolition par la Ville de Québec. Photo : Flickr
D’abord qualifié de Colosse de Québec et de solide hommage à nos ancêtres français par le maire Jean Pelletier, il ne tarde pas à hériter de surnoms beaucoup moins flatteurs, comme le bloc blanc ou le bloc Lego. Quand va-t-on le déballer? demande un farceur cité par Le Devoir, quelques semaines après le dévoilement. Il n’est pas intégré à son environnement, confie une guide, deux ans plus tard, au journal Le Soleil.
En 2004, le maire L’Allier songe à repenser la place et sa sculpture pour les Fêtes du 400e. Puis la controverse atteint son point culminant en 2015, quand l’oeuvre, jugée trop usée pour être sécuritaire, est pulvérisée de façon spectaculaire par l’administration Labeaume.
Une grue munie d'une énorme perceuse s'occupe à mettre en pièce le monument cubique de la place de Paris. Les tuiles ont cédé la place au béton armé, qui sera bientôt pulvérisé avec fracas.
La démolition de l'oeuvre du «Dialogue avec l'histoire», en 2015.
Indigné par les méthodes de la ville, son créateur, Jean-Pierre Raynaud, évoque même des poursuites. L’oeuvre renaît finalement grâce au mécène Marc Bellemare. Plus massive que la version originale, elle ne semble plus faire sourciller personne dans le Parc de l’Amérique-Française, où elle est maintenant installée, à deux pas du Grand théâtre de Québec.
Le parc Victoria privé de sa reine
Québec a longtemps eu sa statue de la reine Victoria, dans le parc qui porte son nom. La statue comme le parc ont été inaugurés en 1897, pour souligner le 60e anniversaire de l’accession de la reine au trône d’Angleterre. Québec ne voulait pas être en reste, alors que tout l’Empire britannique était en liesse.
Un passant s'attarde devant l'inscription au pied de la statue de la reine Victoria, dans le parc du même nom, par une belle journée d'été ensoleillée.
La statue de la reine Victoria dans son parc et entourée de ses canons, comme elle était avant d'être décapitée par une explosion. Photo : Archives de la ville de Québec, avant 1963
D’autres villes canadiennes s’étaient aussi dotées d’une statue de Victoria, mais celle-là passait comme l’une des plus majestueuses aux yeux de ses admirateurs, jusqu’à ce que ce symbole monarchique par excellence soit ciblé par le FLQ.
Durant une nuit de juillet, en 1963, la statue est décapitée par une explosion si forte qu’on l’entend dans toute la ville. Au matin, on retrouve l’échelle utilisée pour fixer la charge explosive encore appuyée sur le socle de la statue, et des débris sur une dizaine de mètres à la ronde.
La Une du journal «Le Soleil» au lendemain de l'explosion de la statue de la reine Victoria, avec son gros titre : «La statue de la reine Victoria est dynamitée, Détonation d'une extrême violence — Est-ce l'oeuvre de terroristes ou de vandales? — se questionnent les journalistes. La statue repose contre son socle, auquel une échelle est encore appuyée.
La Une du journal «Le Soleil», dans les heures qui suivent l'explosion de la statue de la reine Victoria, le 12 juillet 1963 Photo : BAnQ, Journal Le Soleil
Si le socle est resté sur place, la statue n’a jamais retrouvé son parc. L’idée a bien été évoquée, au moment de célébrer le 400e de Québec, mais remettre la tête sur l’oeuvre fragilisée comportait sa part de défis, et couler une nouvelle statue ne faisait pas l’unanimité. L’idée fut donc abandonnée.
Après avoir été exposée — en deux morceaux — au Musée de la Civilisation, Victoria coule des jours tranquilles dans la réserve muséale de la capitale, à l’abri des bombes et des intempéries, pendant que les autres statues de la reine, partout au pays, continuent d'être régulièrement arrosées de peinture.
Les multiples vies du monument Wolfe
En 1963, quelques mois avant l’explosion de la statue de la reine, le monument Wolfe installé sur les plaines d’Abraham avait subi le même sort. Une charge explosive l’avait réduit en morceaux.
Une photo ancienne montre le monument Wolfe entouré de sa clôture de métal, dans les vastes champs que sont alors les plaines d'Abraham. Un homme en calèche au pied du monument donne une idée de sa grandeur, d'une bonne dizaine de mètres.
Le monument Wolfe, tel qu'on pouvait le voir à partir de 1846. Les plaines d'Abraham étaient encore un vaste champ. Photo : Archives nationales du Canada/William Notman & Son
Le monument avait alors une longue histoire derrière lui. La colonne de 11 m de haut avait été inaugurée en pleine crise du choléra, en 1913, ce qui avait obligé les autorités à se passer de cérémonie publique. Elle se dressait sur le site où l’armée anglaise avait roulé une pierre pour situer l’endroit où le général anglais était mort, lors de la bataille des plaines d’Abraham. Une demi-colonne avait ensuite marqué le site. On y avait inscrit Here died Wolfe Victorious, sept. 13, 1759. L’inscription était toujours présente au moment de l’explosion — en anglais seulement.
Le monument était longtemps resté protégé par une clôture de fer. On ne l’avait retirée qu’en 1960.
Une grande croix et les lettres «F.L.Q.» s'étalent en rouge sur le socle et la plaque du monument Wolfe, sur le plaines, près du Musée national des beaux-arts du Québec.
Le monument Wolfe a été vandalisé plus souvent qu'à son tour au fil du temps. Photo : Radio-Canada
Les travaux de réfection dureront deux ans. Ils seront l’occasion d’installer des plaques — bilingues cette fois — rappelant l’histoire du monument. On en profite aussi pour retirer le mot victorieux de la citation sur le général, histoire de ne pas raviver les plaies anciennes. Savoir mettre en contexte l’art public était déjà un défi à l’époque. Ce qui n’empêchera pas le monument Wolfe d’être régulièrement vandalisé par la suite.
PARTAGERPARTAGER VIA FACEBOOK (OUVRE UNE FENÊTRE MODALE NON-GÉRÉE PAR RADIO-CANADA)FacebookPARTAGER VIA TWITTER (OUVRE UNE FENÊTRE MODALE NON-GÉRÉE PAR RADIO-CANADA)TwitterPlus
On aperçoit la grande scène, un kiosque installé dans un wagon de train et le village des arts ceinturés par une grande murale de béton coloré sur les plaines d'Abraham, avec le fleuve comme arrière-fond.
L'été magique de la Superfrancofête
Le spectacle d'ouverture de la Superfrancofête de 1974, avec Leclerc, Vigneault et Charlebois, a fait école.
Un jeune prêtre observe le dirigeable en direction du château Frontenac dans le ciel de Québec. Il est accoudé à une balustrade ouvragée, sur le toit dégagé d'un grand édifice. On le voit de dos, mais il tient visiblement des longues vues.
Il y a 90 ans, le R-100 captivait le Québec
Du 31 juillet au 13 août, le dirigeable anglais a fait parler de lui tous les jours.
L'impressionnante façade Art déco de l'édifice Price domine le Vieux-Québec comme on le voit dans une vue prise en contre-plongée sous les lampadaires qui bordent le parc de l'hôtel de ville voisin.
12 demeures de premiers ministres à découvrir dans le Vieux-Québec
Saviez-vous qu’un nombre étonnant de premiers ministres québécois ont eu leur maison dans le Vieux-Québec? Ça date pas d’hier propose un ...
Une femme inquiète est sur le point de se faire vacciner, alors qu'autour d'elle des gens sont en train de se transformer en bovins. Les premiers vaccins, tirés de la vaccine, ont inspiré ce dessin satirique.
La bataille des vaccins : une histoire de la vaccination au Québec
La course contre la montre pour trouver un vaccin à la COVID-19 est un nouveau jalon dans l’histoire de la vaccination. Une histoire qui a ...
Churchill et Mackenzie King saluent triomphalement la foule compacte qui l'entoure, debout dans leur voiture décapotable. Même les responsables de la sécurité ne peuvent s'empêcher de sourire.
Les Conférences de Québec : un tournant dans la Seconde Guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale donna lieu à plusieurs rencontres alliées dans le monde libre. Québec sera le théâtre de deux d’entre elles, en ...
Un montage photographique montre le jeune pilote Pierre Laurin, un avion en vol et des hauts fonctionnaires de la Royal Air Force posant devant un avion au sol.
Du Québec à Londres : la grande aventure du pont aérien de la Seconde Guerre mondiale
Il y a 75 ans, la Seconde Guerre mondiale prenait fin après avoir touché tous les continents. Certaines de ses opérations demeurent ...
Un fauteuil, des masques au mur, et une bibliothèque vaste et bien remplie chez l'historien Pierre Lahoud donnent envie de s'asseoir pour y passer du temps.
Lectures historiques en temps de confinement
Les historiens forment-ils une communauté solidaire? En tout cas, comme le prouvent leurs bibliothèques, ils aiment se lire les uns les ...
Des femmes baignent et savonnent des enfants dans une image colorée et humoristique faisant la publicité d'un savon américain du 19e siècle.
Épidémies et santé publique : la petite histoire de l’hygiène au Québec
Désinfecter. Isoler les malades. Se laver les mains. Si vous vous sentez réceptif aux consignes des autorités publiques pour lutter contre ...
Un bâtiment au toit en forme d'arche se dresse, avec en façade de nombreuses fenêtres aux contours ouvragés. Un escalier élégant mène à une double porte vitrée en bois.
Les plans retrouvés du Skating Rink de 1878
Soigneusement entreposés dans les tiroirs de BAnQ, ils dormaient depuis peut-être des décennies.
Des patineurs élégants et chaudement vêtus tourbillonnent sur une patinoire intérieure en 1860. Des fenêtres font entrer la lumière naturelle, et un patineur est occupé à mettre ses partins sur un banc, au premier plan.
La première patinoire intérieure du Canada en 1851... à Québec
Le nouveau Centre de glaces en construction à Sainte-Foy est le dernier d’une longue lignée : la première patinoire intérieure de la ...
Deux pilotes négocient un virage pendant le Grand Prix Esso des Plaines d'Abraham en 1972.
Il y a 55 ans, un Grand Prix automobile sur les plaines d’Abraham
Pour la 1ère fois de son histoire, le Carnaval présentait une course d’autos sur glace sur les plaines d’Abraham, le 14 février 1965.
AFFICHER PLUS
Partager cette page
PARTAGERPARTAGER VIA FACEBOOK (OUVRE UNE FENÊTRE MODALE NON-GÉRÉE PAR RADIO-CANADA)FacebookPARTAGER VIA TWITTER (OUVRE UNE FENÊTRE MODALE NON-GÉRÉE PAR RADIO-CANADA)TwitterPlus
Tous droits réservés © Société Radio‑Canada 2020.
Haut de page
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire